Les Origines de l’Ordre

L'hôpital de saint Jean-Baptiste fut fondé à Jérusalem, suppose-t-on, aux alentours de l'an 1048 avec la bénédiction du Patriarche orthodoxe de Jérusalem Nicéphore. Des "moines noirs" s'y installèrent pour en assurer le service. L'un deux, le Frère Gérard (qui se nommait, pense-t-on, Tunc et était originaire de Martigues en Provence, en prit la direction. Il deviendra plus tard le bienheureux Gérard. Après 1099, Godefroy de Bouillon offrit des possessions territoriales aux Hospitaliers de Saint-Jean. L'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem dit "de L'Hôpital" eut comme premier Grand-Maître Raymond du Puy, qui lui donna une règle inspirée de celle d'Augustin d'Hippone. Ses membres devaient prononcer les vœux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté (et non de célibat, comme le prouveront plus tard les cas des chevaliers protestants du Grand Bailliage de Brandebourg qui étaient tous mariés et celui des commandeurs de Pologne, au nombre duquel le Grand Prieur comte Adam Ponincky, libérés du célibat en 1776 ; enfin le comte Litta reçut lui aussi la permission de se marier); ils s'engageaient à recevoir les pèlerins et à défendre les Lieux saints contre les impies. C'est la raison pour laquelle la fonction proprement militaire de l'Ordre se développe au début du XIIème siècle. La règle de l'Ordre fut approuvée par le pape Pascal II le 15 février 1113. C'est à partir de 1310 que le Grand-Maître reçoit le droit d'élire lui-même son successeur, sans que l'Ordre soit jamais subordonné à un État ou au Pape.
L'origine de l'Ordre est donc marquée par sa triple vocation : il est à la fois un ordre religieux (dont les membres tendent à la perfection de la charité chrétienne par l'observance d'une règle religieuse), par ailleurs il est un ordre hospitalier qui accueille pauvres et malades; enfin, il est un ordre chevaleresque qui se bat contre les infidèles (l'Ordre est structuré par une hiérarchie et une discipline, il possède des forteresses, des équipements militaires et des armes).
Mais l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem connut aussi bien des péripéties. Lors de la chute du Royaume de Jérusalem en 1291, il se réfugia sur l'île de Chypre puis conquit l'île de Rhodes (1309) et devint alors un État souverain battant monnaie.
Après une "glorieuse" défaite contre les Turcs en 1522, l'empereur Charles Quint accueillit les chevaliers qui s'établirent en 1530 sur l'île de Malte, leur accordant une semi-souveraineté. Ils en furent chassés en 1798 au cours de la prise de l'île par Bonaparte, qui dut ensuite la céder lui-même aux Anglais (et ce malgré la signature de la Paix d'Amiens restituant théoriquement à l'Ordre l'île de Malte). Les chevaliers se placèrent entre-temps sous la protection puis sous la grande-maîtrise de l'empereur Paul Ier de Russie. L'Ordre Romain actuel a souvent mal accepté l'existence même de cette grande-maîtrise orthodoxe et mentionne toujours dans ses listes Paul Ier comme Grand-Maître de facto, malgré le fait qu’à cette époque l’ambassadeur de Russie à Rome Lizakevitch fut en pourparlers avec le Pape Pie VI qui exprima son approbation et sa joie quant à l’acceptation par Sa Majesté Paul Ier du titre de Grand Maître.
Quoi qu'il en soit, l'Ordre ne se reconstitua en Occident qu’au prix de bien des difficultés et à partir de la seule Langue d'Italie, sans l'appui des puissantes Langues de France (au nombre de trois) et d'Espagne (au nombre de deux).

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Images de haut en bas:
(1) Le bienheureux Gérard Tenque
(2) Invasion de Malte par Bonaparte

 



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